S’il fallait des arguments en faveur de la classe unique…

Ce rapport date de plus de 20 ans, depuis aucun moratoire sur la classe unique n’a été fait !

A la suite du rapport Ferrier, Inspection Générale, 1993, Christine Leroy-Audouin et Alain Mingeat ont à leur tour poursuivi une étude dont nous citons quelques extraits significatifs.

Acquisitions scolaires en cours de primaire
La comparaison globale des acquis des élèves (de mêmes caractéristiques sociales) selon qu’ils ont été scolarisés en classe à cours simple ou à cours multiples montre des effets qui vont dans le même sens que ceux rapportés dans la littérature récente : on obtient ici, au niveau du CE2 des acquis plus élevés d’environ 2,7 points (statistiquement significatifs) pour les cours multiples en référence aux cours simples. En début de classe de 6ème, c’est-à-dire en fin de scolarité primaire, l’écart reste positif et statistiquement significatif, son ampleur étant comparable à celui observé en fin de CE2.
Au-delà de cette comparaison globale, les résultats soulignent les aspects particulièrement positifs des classes uniques, dont les écarts positifs par rapport aux cours simples sont de +3,9 points en fin de CE2 et +4,8 points en début de 6ème.

Aspects relationnels et représentations selon le type de cours en primaire
Les résultats obtenus, qui portent sur des déclarations et non sur des observations directes, montrent que le temps individuel (ou d’autonomie) est d’autant plus grand que le nombre de cours dans la classe est élevé : moyenne de 103 minutes par jour en cours simple, 128 mn en cours multiples et 151 mn en classe unique. Par ailleurs, les temps d’attente qui ont un faible contenu académique en cours de temps interactif (dessin libre, lecture individuelle, ..) ne sont pas moins importants dans les cours multiples que dans les cours simples; le travail individuel et le tutorat sont en revanche très fréquents et généralement intégrés à la pratique pédagogique dans les classes uniques.

Analyse des carrières scolaires dans le primaire et au collège
Concernant la fréquence des redoublements sur l’ensemble de la scolarité à l’école élémentaire, on observe que la probabilité d’avoir fait une scolarité primaire heurtée (un ou plusieurs redoublements) a tendance à être inférieure chez les élèves ayant fréquenté plutôt des cours multiples que des cours simples, mais la différence est assez modeste et statistiquement non significative. Par contre les élèves scolarisés en classe unique ont des risques significativement plus faibles de redoubler: sur l’ensemble de la scolarité élémentaire, la probabilité de redoublement est de 33,7% pour l’ensemble de l’échantillon ; elle n’est que de 19% dans la population des élèves ayant fait leur scolarité essentiellement dans une classe unique.

Si on examine en premier lieu de façon transversale les acquis des élèves en cours de 6ème, on observe que les élèves qui ont les moins bons résultats sont ceux qui ont fréquenté en primaire des cours simples ; par rapport à eux, les élèves ayant été scolarisés en cours multiples, et plus encore en classe unique, ont des résultats en 6ème sensiblement meilleurs ; les écarts sont statistiquement significatifs et quantitativement substantiels (+3,89 points pour les cours multiples et +6,44 points pour les classes uniques).

La prise en considération des résultats scolaires en cours de 6ème renforce la position favorable des « petites structures » du primaire quant à l’intégration des élèves au collège l’estimation est, qu’à résultats scolaires comparables, ces élèves ont un risque de redoublement inférieur à ceux des élèves issus de cours simples en primaire.
Le résultat obtenu illustre donc que, de fait, les enseignants du collège reconnaissent en moyenne chez ces enfants des qualités qui vont au-delà des stricts résultats scolaires. Ceci est manifestement un signe positif des capacités d’intégration des élèves des petites structures primaires; cela peut sans doute être rattaché à l’entraînement qu’ils ont eu dans les lasses à plusieurs cours à être plus autonome, à travailler davantage seuls et finalement à mieux s’organiser.)

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